Propriétaires, locataires : tout ce qui a changé depuis le déconfinement !

En quoi la perception qu’ont propriétaires bailleurs et locataires du marché immobilier a-t-elle évolué au cours des dernières semaines ? Depuis le déconfinement, leurs projets, leurs doutes et leurs attentes ont-ils changé ou sont-ils restés les mêmes ? Une étude de l’Observatoire du Moral Immobilier-SeLoger répond à ces questions.

Propriétaires, locataires : tout ce qui a changé depuis le déconfinement !Suite au déconfinenement, comment l’état d’esprit des propriétaires et des locataires a-t-il évolué ? Crédit : DR

Déconfinement et propriétaires : ce qui change (ou pas…)

Dans quelle mesure la psychologie des propriétaires bailleurs français a-t-elle évolué, suite au déconfinement ? Et en quoi leur rapport au marché de l’immobilier a-t-il été modifié ? Découvrez-le au travers des résultats de l’étude exclusive OMI SeLoger réalisée auprès de 2400 futurs locataires et de 654 bailleurs.

Des projets massivement impactés

Il ressort de l’enquête OMI (Observatoire du Moral Immobilier) que nous avons réalisée du 14 au 18 mai 2020 que 81 % des propriétaires bailleurs eux ont vu leurs projets locatifs affectés (32 % des projets ont connu des retards dans leurs démarches, 31 % ont été reportés et seuls 4 % ont été annulés) par la crise du Covid-19. Si ce pourcentage reste élevé et témoigne de la violence du séisme sanitaire qui a, pour ainsi dire, figé le marché immobilier pendant plus de deux mois, force est tout de même de constater qu’il est orienté à la baisse. En effet, et à titre de comparaison, en avril dernier, ce ne sont pas moins de 96 % des projets d’investissements locatifs que les mesures de confinement avaient impactés… « Difficile de trouver un locataire à l’heure où les visites des biens étaient gelées. Sans parler des craintes des loyers impayés pour les biens occupés qui ont gagné 1 bailleur sur 2 pendant le confinement. Au sortir de cette expérience éprouvante pour tous, les bailleurs semblent respirer à nouveau et seulement 38% d’entre eux craignent des impayés liés à la crise » explique Séverine Amate, Porte-Parole chez SeLoger.

La confiance règne !

L’étude de l’OMI SeLoger nous apprend que plus des 3/4 (77 %, Ndlr) des personnes interrogées se disent confiantes quant à l’aboutissement de leur projet d’investissement locatif. Au vu de ces chiffres, c’est donc peu dire que le moral est là ! Pour autant, et alors que nous étions alors en plein confinement, 83 % des personnes ne nourrissaient aucun doute quant à la concrétisation de leur désir d’acheter un logement en vue de le louer.

Statu quo sur les loyers

À la lecture des chiffres recueillis par l’OMI SeLoger au cours de son enquête, il apparaît qu’une majorité de propriétaires (58 %) mise sur une stabilisation du montant des loyers, en France, dans les six prochains mois. Post-déconfinement, seuls 20 % des propriétaires interrogés avouent s’attendre à une baisse des loyers. Alors que, lors du confinement, ils étaient 35 % à anticiper un recul du prix des loyers. Enfin, la proportion des propriétaires selon lesquels les loyers devraient, au contraire, augmenter dans les mois à venir, passe de 10 % en avril à 21 %, au lendemain de la levée des mesures de confinement.

Des doutes subsistent sur la solvabilité des locataires

Les conséquences économiques de la crise du Covid-19 ont déjà conduit une partie des Français à voir leurs revenus baisser, voire à perdre leur emploi… Face à cette précarisation socio-économique, 38 % des propriétaires redoutent que leurs locataires ne soient plus en mesure de payer leurs loyers à la fin du mois. Si leurs craintes sont bien réelles, force est toutefois de constater qu’elles tendent à s’estomper. Interrogés lors du confinement, un propriétaire sur deux s’était alors dit inquiet quant à la capacité de son locataire à régler son loyer… « Le besoin de sécuriser leurs revenus locatifs est une préoccupation récurrente des propriétaires bailleurs, d’où l’enjeu de bien s’informer sur les garanties qui existent » rappelle Séverine Amate.

Vers un recul du pouvoir d’achat des propriétaires ?

D’après l’étude de l’OMI SeLoger, une minorité de propriétaires bailleurs (28 %) s’attend à ce que, dans les six prochains mois, les prix augmentent plus rapidement que leurs revenus, réduisant ainsi leur pouvoir d’achat, c’est-à-dire la quantité de biens et de services que leurs rentrées d’argent leur permettent d’acheter. Désormais, un bailleur sur deux pense que ses finances personnelles ne seront pas impactées par la crise et 11% estiment même qu’elles pourraient s’améliorer. À titre de comparaison, lors du confinement, 52 % des propriétaires bailleurs avaient déclaré s’attendre à ce que leur pouvoir d’achat se dégrade lors des mois à venir…

Déconfinement et locataires : ce qui change (et ce qui ne bouge pas…)

La crise que nous venons de traverser a-t-elle laissé des traces psychologiques sur les locataires ? Si c’est le cas, en quoi leur perception du marché de la location mais aussi leur recherche locative ont-elles été modifiées depuis le déconfinement ? Et comment leurs certitudes, leurs priorités, voire leurs appréhensions, ont-elles évolué ?

Une recherche locative contrariée

Les mesures limitatives de déplacement mises en place à l’occasion du confinement ont conduit les agences immobilières à baisser le rideau… Rien d’étonnant, donc, à que 80 % des Français interrogés constatent que leur recherche d’un bien à louer ait été impacté par la crise du Covid-19. La suspension des visites en « présentiel » a ainsi pu quelque peu complexifier les démarches de bon nombre de candidats à la location. Mais un rapide coup d’oeil dans le rétroviseur nous rappelle qu’en avril dernier, 92 % des projets locatifs avaient été impactés par le confinement !

Des projets de location réactivés dès le 11 mai !

Sitôt le déconfinement prononcé, le marché de la location est reparti à toute berzingue dans l’hexagone ! Jugez plutôt, selon l’étude de l’OMI- SeLoger, ce sont quelque 41 % des projets de location d’un logement ayant été engagés qui ont été réactivés dès le 11 mai dernier. Covid-19 oblige, ceux qui ont dû être décalés l’ont été au mois de juin (pour 22 % d’entre eux), à l’été (pour 14 %), à la rentrée (15 %), voire à l’année prochaine (12 %). « Le volume de consultations des annonces et les mises en relation avec les professionnels de l’immobilier explosent depuis le déconfinement  » constate Séverine Amate, Porte-Parole chez SeLoger.

Mais s’ils ont repris rapidement, certains projets ont pu changer de physionomie en cours de route. Alors que 22 % des futurs locataires cherchent à se rapprocher des métropoles où se concentrent les créations d’emplois, 38 % veulent, au contraire, s’en éloigner. Enfin, pour 16 % des locataires, la présence d’un espace extérieur (terrasse, balcon, jardin) constitue désormais un critère essentiel. « L’envie d’un extérieur chez les futurs locataires n’est toutefois pas née du confinement » fait remarquer Séverine Amate, laquelle ajoute « que cette envie était déjà présente pour 56 % d’entre eux, l’expérience de l’enfermement n’ayant fait qu’accentuer ce besoin ».

La visio ? Les locataires l’ont a-dop-tée !

Comme nous l’avons dit, les crises modifient les comportements et poussent les individus à s’adapter. Pour pallier l’impossibilité de faire visiter physiquement les biens dont on leur avait confié la mise en location, les agents immobiliers ont rapidement proposé des « visio-visites ». Or, l’étude de l’OMI Seloger nous apprend non seulement que 3 futurs locataires sur 10 y ont eu recours durant – et même après – le confinement mais aussi que 18 % des candidats à la location se disent prêts à signer le bail d’un logement qu’ils n’auraient pourtant visité qu’à distance, par le biais de la vidéo ! « L’expérience du confinement a obligé les porteurs de projet à revoir certaines idées reçues. L’appétence pour la visite virtuelle s’est accentuée car le virtuel a conquis nombre de Français pendant ces deux mois. Les futurs locataires semblent désormais plus ouverts à faire évoluer leurs pratiques pour gagner en efficacité dans leur recherche d’un bien à la location » explique Séverine Amate.

Le spectre d’une hausse des loyers plane…

Pour 42 % des locataires (actuels et futurs) sondés, les loyers pourraient être amenés à connaître une augmentation dans les prochains mois. À titre de comparaison, ils n’étaient que 32 % à partager cette opinion en avril dernier. L’enquête de l’OMI SeLoger nous apprend également que, pour les 42 % de locataires qui anticipent une hausse des loyers, celle-ci devrait être de l’ordre de 5 à 10 %. Enfin, pour 1 sondé sur 2, si hausse il y a, cette dernière touchera la France entière, quelle que soit la tension locative régnant dans la zone concernée.

Des locataires qui ont foi en leur capacité locative

Contrairement aux bailleurs, les locataires sont, quant à eux, sereins quant à leur solvabilité. Selon l’étude OMI SeLoger, seulement 16 % d’entre eux doutent d’être en mesure de régler leur loyer, alors que 81 % des locataires pensent que l’état de leurs finances personnelles leur permettra de continuer à faire face à leurs échéances locatives mensuelles. « Un coup de pouce de 150€ vient d’ailleurs d’être annoncé par Action Logement pour venir en aide aux locataires mis en difficulté par la crise Covid-19 et qui éprouveraient des difficultés à s’acquitter de leur leur loyer » indique Séverine Amate. Si vous éprouvez des difficultés, à payer votre loyer, n’hésitez pas à contacter S.O.S loyers impayés au 0805 160 075. Un conseiller de l’Agence Départementale d’Information sur le Logement (ADIL) vous viendra en aide.

BON À SAVOIR